Le volcan Parinacota est décidément parfait. Comme dirait l'autre, c'est un volcan « académique »! Il se détache du ciel bleu avec son dôme blanc. Parinacota est un village tranquille au bord d'une zone pastorale importante. Nous croisons les troupeaux de lamas et d'alpagas le soir et prenons le temps de les observer avec leurs rubans autour des oreilles pour les distinguer. Les filles sont en extase. Ce village de l'Altiplano est habité. Nous sommes sur une voie de circulation importante, ce qui permet aux habitants de continuer à y vivre en cumulant des activités agricoles et parfois touristiques. On peut y trouver deux ou trois gargotes pour manger et boire sur le pouce. Mais ce qui retient notre attention, c'est l'église! Ses peintures sont exceptionnelles. La plus intéressante est la capture du christ par les conquistadors espagnols et non les Romains! Nous y trouvons également des objets traditionnels du culte catholique de cette région et un objet insolite: le registre des naissances et des morts du village.

Nous quittons l'Altiplano pour rejoindre la côte. La descente est assez brutale: de 4500 mètres, nous passons au niveau de la mer! Les paysages diffèrent totalement. De paysages de montagnes andines nous passons à des paysages côtiers désertiques. Pour cela, nous longeons une vallée verte, parsemée de palmiers et très agricole. Plusieurs auberges parsèment la route. Cette vallée fertile est encadrée de dunes de sable immenses. Ses pentes sont impressionnantes. Il fait une chaleur quasi étouffante après les froids de ces derniers jours! Le vert de la vallée tranche de façon nette avec le jaune des dunes. Nous nous arrêtons au Pucara de Copaquilla. Cette forteresse incas est assez délabrée. L'intérêt est limité mais le site est bien placé et propose une très belle vue.

Nous arrivons finalement à Arica dernière ville côtière chilienne avant le Pérou dont nous ne sommes plus qu'à une dizaine de km! Nous trouvons facilement un camping et comble du luxe, il y a une piscine! Après une petite semaine au froid, sans douche et dans des conditions assez rudes, retrouver le confort d'une douche, d'emplacements avec des barbecues, de soleil et de transat au bord de la piscine avec plongeoir est un pure bonheur!

On se laisse vivre à Arica pendant une semaine complète. « La ville de l'éternel printemps » porte bien son nom. Il y fait toujours beau. Nous avons parfois droit au brouillard du matin : la camanchaca, caractéristique de cette zone géographique où les Andes rencontrent le Pacifique mais les températures sont toujours agréables. Les filles profitent quotidiennement de la baignade dans la piscine ou de la table de ping pong. De plus, deux chiots nous accompagnent et semblent s'habituer à nous. Nous nous baladons en ville où nous visitons une cathédrale de Gustave Eiffel. La place située en face regorge de bougainvilliers magnifiques. Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils vont bientôt s'épanouir au Maroc... Nous visitons le musée de Sitio Colon 10. Malheureusement, à part quelques momies Chinchorro intéressantes, il n'y a quasiment rien à voir. Il vaut mieux visiter le musée de la vallée d'Azapa qui semble avoir une meilleure réputation. De plus, pour y accéder il faut emprunter la belle vallée d'Azapa.

Un de nos petits plaisir du séjour est la découverte du marché au poisson face au port. Nous y achetons du poisson frais à griller mais également des cebiches délicieux! Je raffole de ces poissons marinés au citron! De plus, les marchés aux fruits et légumes frais abondent dans cette petite ville tranquille. Nous nous régalons de bons produits frais.

Nous faisons la connaissance de Pierre au camping. Cet Hollandais d'une soixantaine d'années voyage seul depuis 8 ans dans son camping-car sur lequel il a inscrit à l'arrière: « ni Dieu ni maître », juste au dessus de la plaque d'immatriculation! Ce personnage sympathique et original nous fait découvrir de bon vins chiliens de sa sélection au cours de soirées chaleureuses. Il fait doux et nous pouvons rester confortablement dehors jusque tard pour discuter. C'est un luxe que nous n'avons pas eu souvent pendant le voyage.

Malheureusement, une bonne partie de nos matinées est également consacrée à notre retour professionnel. Chacun de notre côté, nous faisons les démarches nécessaires pour s'assurer un poste à la rentrée. Je participe au mouvement dans le Bas Rhin et choisis une trentaine de postes en privilégiant le critère géographique. Pour Yan, le retour est beaucoup plus compliqué. On ne répond pas clairement à ses questions et les postes proposés ne correspondent en rien à ses compétences. Il est un peu perdu et semble pessimiste sur l'opportunité de retrouver un travail passionnant comme celui qu'il occupait avant notre départ au Maroc.

Nous retrouvons Georges. Il a fini la piste seul, en montagne (4500mètres), à vélo. Belle performance! Mais il en a un peu marre de pédaler et nous lui proposons de poursuivre un bout du voyage avec nous. Il se dirige également vers le Pérou. Nous repartons donc ensemble. Pour la deuxième fois du voyage, nous accueillons quelqu'un pour un bout de route.

Le Pérou nous appelle. J'ai hâte de le découvrir: ses gens, son Histoire, ses vestiges, son artisanat, sa cuisine... Nous savons qu'il ne ressemblera en rien à ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. Néanmoins, après ces démarches administratives, le retour fait son chemin insidieusement dans nos esprits...

Vidéo : Dernier col avant la descente

Toutes les photos

Mars 2010 : Arica

 
     


Couché de soleil sur le Parinacota

   

L'église de Parinacota
   

Lamas altiplaniques
   

Descente sur Arica
 

Au camping avec l'ami Pierre
 

 


Ca bosse !
   

La piskine (comme dit Pierre !)

 

   
   

Séance de peinture

"Au musée des deux momies"

Une oeuvre d'Eiffel


   
     
     
     
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